« Peindre c’est animer une surface plane ; animer une surface plane, c’est rythmer l’espace. » Albert Gleizes, La peinture et ses lois, 1924.
Marc Cavell, de son vrai nom Michael Canter, naît à Londres en 1911. Il étudie la peinture à la School of Arts and Crafts et expose pour la première fois en 1936 à la Whitechapel Art Gallery, avant de s’installer à Paris à la fin des années 1930 pour y compléter sa formation artistique.
Ses premiers travaux se caractérisent par une figuration aux orientations cézanniennes, et vont évoluer progressivement vers des formules post-cubiste alors que Cavell travaille sous la direction d’Albert Gleizes.
Artiste curieux et éclectique, il se passionne dès le milieu des années 1950 pour les possibilités infinies de l’art optique, cinétique, et va s’interroger sur le mouvement et la lumière comme matière.
Entre 1955 et 1966, il entreprend une véritable expérience axée sur la lumière et le mouvement qui vont devenir les éléments centraux de son œuvre. Par le jeu de la réflexion de la lumière sur des surfaces métalliques (lames d’acier) ou à travers des matériaux translucides (plexiglas), il exploite les effets changeants de la lumière pour donner vie à des œuvres aux possibilités esthétiques et émotionnelles infinies.
S’essayant à tous les formats, les œuvres de Cavell déploient, grâce à la lumière, un jeu d’ombre et de transparence, parfois colorées, qui vibrent, se croisent et s’entrecroisent à la surface du tableau. Ces « sculptures lumineuses » sont des compositions ouvertes qui incitent le spectateur à la contemplation, mais qui fait aussi de lui un acteur de l’œuvre, capable d’influencer sa perception en fonction de sa position. Aucune œuvre de Cavell n’est figée et chacun peut voir dans ces motifs abstraits des vagues, des paysages urbains, ou encore des architectures.
Décédé en 1989, ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans de nombreuses institutions à travers le monde, comme le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le ministère de la culture en France, le ministère Allemand de la culture à Stuttgart, ou encore l’Université de Bremen.